Les biofilms - pellicules de micro-organismes 

le 2 Déc 2019, par l'équipe Labtoo

Biofilm ? Du Grec "bio" pour vie et de l'anglais "film" pour pellicule. Une pellicule de vie ? On vous explique !

 

Des micro-organismes et encore des micro-organismes

Les premières observations microbiologiques remontent au XVIIè siècle grâce aux observations d’Antone Van Leeuwenhoek. Avec un microscope de son invention, il met en évidence la présence d’organismes microscopiques à la surface de ses dents.

C'est sur la base de ces observations que William Costerton propose la théorie des biofilms dans les années 80.

Ses travaux mettent en évidence que l’essentiel de la biomasse microbienne est fixé sur des surfaces et constitue des populations hétérogènes englobées dans une matrice extracellulaire riche en eau, en sucres et en protéines, à savoir une matrice polymérique.

 

Dangereux ou non?

Les biofilms sont présents dans toutes les niches écologiques et colonisent des surfaces très diverses, biotiques ou abiotiques, telles que les sols, les sédiments, les minéraux… Le plus souvent inoffensifs, les biofilms jouent un rôle écologique majeur à l'échelle de la planète. Ils contribuent très largement au bon fonctionnement de la plupart des écosystèmes : dégradation de la matière organique, recyclage de l’azote, du soufre et de nombreux métaux.

Tout de fois, leur développement entraîne de nombreux effets négatifs sur les procédures industrielles ainsi qu’en médecine humaine. En effet, la plupart des infections nosocomiales impliquent des biofilms. Les biofilms peuvent se former au niveau de cathéters ou d’implants (valves cardiaques, hanches artificielles) et attaquer des tissus corporels comme les dents, les yeux, les poumons ou encore le tractus urogénital.

Le biofilm a pour rôle de protéger les bactéries, il leur permet notamment de survivre dans des conditions environnementales hostiles. Par conséquent, les bactéries du biofilm résistent mieux à la réponse immunitaire de l’hôte et sont beaucoup plus résistantes aux antibiotiques et aux désinfectants que les bactéries planctoniques.

 

L'éradication est en marche

Les approches expérimentales classiques pour étudier les micro organismes ne sont pas adaptées à l’étude des biofilms. Les chercheurs ont donc développé des modèles expérimentaux associant analyse moléculaire et microscopie, ce qui a permis d’identifier et d’étudier les facteurs moléculaires impliqués dans le mode de vie des biofilms et de mettre au point un modèle de développement de biofilms.

Plus récemment, des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill ont mis au point une technologie empêchant la formation de biofilms grâce à l'utilisation d'enzymes, un premier pas vers l'éradication…

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